Les sectes ?

 

Et les sectes ?

 

Les organisations SECTAIRES révèlent des apparences différentes et composent un bric-à-brac fantasmatique. Les règles du « savoir –vivre »- ont été perturbées par l’émergence de nouvelles formes du croire.

Les perspectives d’un salut collectif dans les mouvements traditionnels s’estompent et l’individu recherche par réassurance des réponses dans un ciel désespérément vide. On est passé à un marché mondialisé du croire.

Le paysage sectaire contemporain évolue, la vitesse de l’information remplace la réflexion, et d’un buzz à l’autre l’individu se fait happé au passage par une promesse d’un lendemain paradisiaque.

Il existe de nouvelle forme du « croire à » caractérisée par la rapidité de l’endoctrinement, certains cas décelés en quelques jours, à l’étonnement effarés des proche…

L’Internet et les réseaux sociaux servent aujourd’hui de supports de diffusion, de manipulation et de recrutement pour n’importe quoi, surtout pour n’importe quoi !

1 - L’impossible définition

  • Il n'existe pas de définition juridique de la secte, ni de la religion.
  • L'absence de définition juridique des sectes en droit résulte de la conception française de la notion de laïcité. (le droit de croire ou ne pas croire à…)
  • Et une définition précise présenterait l'avantage de cerner un problème défini et d'en fixer les limites, cela serait rassurant mais est-ce si simple ?
  • La liberté de se réunir, de se constituer en association, la liberté de conscience sont des droits inaliénables.
  • La seule restriction opposable, c'est que les agissements ne troublent pas l'ordre public et ne portent pas atteinte aux libertés individuelles et collectives.
  • Et nul ne peut dire que demain, dans un moment de faiblesse et quel que soit son quotient intellectuel et son niveau social, il ne glissera pas dans "l'ensectement.

2 - La puce à l’oreille

Un groupe, une organisation, même déclarée en association Loi 1901, s'intéresse de façon pressante, auprès de vous ou d'un proche aux questions qui touchent :

Le bonheur ou la phase de séduction

La secte appâte, en offrant de la convivialité. La secte va activer un sentiment de plaisir immédiat en se présentant comme un groupe chaleureux. Elle va jouer sur le besoin fondamental d’être aimé, reconnu, utile.

Elle peut offrir la possibilité d’une harmonie intérieure, l’accroissement des performances.

L'adhésion à un chef, à un « maître à penser »

Existe-t-il un fondateur autoproclamé à vie, le messie d’un dieu ou de n’importe quoi ! Une présence symbolique, après la mort, le rendant éternel ?

Le maître, seul, détient la vérité. Il est impossible d’être en désaccord, il est interdit de critiquer tout ce qui provient du groupe et du maître.

L'argent ou les exigences financières

Au début, il s’agit de simples cotisations ou de dons modestes. La demande s’accroît et l’adepte en arrive à être surendetté. Le bénévolat, propre au milieu associatif, dans un cadre citoyen, se transforme en force de travail au mépris du Code du Travail.

La vie sociale ou la rupture citoyenne

« J’ai enfin trouvé »…. «tu ne peux pas comprendre»… répond l’adepte à un contradicteur

Pour créer l’union sacrée au sein du groupe, la secte va inventer un ennemi extérieur pour unir les adeptes, tout en les radicalisant.

La rupture citoyenne (tout vote ou toute participation à la vie sociale est souvent interdite) est induite par une frontière symbolique entre bon/mauvais, positif/négatif…

L’information extérieure est filtrée, on critique la société, les médias, tout système politique.

Le temps libre ou la suractivité

L’adepte est sollicité pour de nombreuses activités et à prendre des engagements saturant le temps libre : réunion, formation, méditation, prosélytisme, etc.. La pression ainsi exercée par le groupe évite de « penser » par soi-même et de faire ses propres choix ! Pris dans l’action, l’adepte ne prend plus le temps de réfléchir, de prendre du recul, un déphasage s’installe entre ses actions et sa pensée.

La vie intime la famille, les enfants

La secte intervient, à la place des parents, en entravant la responsabilité parentale.

Le maître fait et défait les couples, la sexualité étant fortement orientée: abstinente ou débridée. Attaquer la secte, sa nouvelle famille, l’adepte ne peut l’accepter, sous peine de voir ses repères s’effondrer.

Le vocabulaire spécifique du groupe est un signe d’unité et d’exclusivité, et parallèlement, il isole de l’extérieur. Le détachement de la famille et de la société survient quand l’entourage ne comprend plus l’adepte.

L'équilibre ou l’altération physico-psychique

L’entourage observe un changement radical, dans la nourriture, l’habillement, voire le langage qui devient stéréotypé…L’adepte semble réciter et ne plus avoir d’esprit critique, la pensée du groupe devient une pensée unique et réductrice : la pensée personnelle n’existe plus, l’adepte se trouve en état de sujétion et n’agit qu’en fonction des ordres du groupe sectaire (ou du gourou incontesté et incontestable !). Quand la secte se trouve un ennemi extérieur,  elle créée une relation fusionnelle au sein du groupe, entre les adeptes.

Avec des réponses prêtes à l'emploi : Le prêt à penser. ATTENTION DANGER !

Soyez vigilant, attentif : il peut s'agir d'une secte ! Un ou deux éléments ne constituent pas une preuve suffisante pour caractériser de sectaire un groupe ou une organisation !

Il ne faut pas non plus qualifier de sectaire tout groupe dont les idées apparaissent comme bizarres ou farfelues.

3 - Comment détecter l’emprise sectaire ?

     Les 10 critères de l’emprise mentale selon le Professeur Philippe-Jean Parquet (Professeur de psychiatrie, membre du conseil d'orientation de la Miviludes).sont utilisés par les ADFI, pour détecter la qualification de dérives sectaires d’une personne.

     Les critères du professeur Parquet permettent de « faire la démonstration de la singularité et du caractère spécifique rencontrés chez les personnes « victimes » d'une organisation à caractère sectaire

      Dix doivent être décelés pour porter le diagnostic d'emprise mentale:

1. Rupture avec les modalités antérieures des comportements, des conduites, des jugements, des valeurs, des sociabilités individuelles, familiales et collectives.

2. Occultation des repères antérieurs et rupture dans la cohérence avec la vie antérieure.

3. Acceptation par une personne que sa personnalité, sa vie affective, cognitive, relationnelle, morale et sociale soient modelées par les suggestions, les injonctions, les ordres, les idées, les concepts, les valeurs, les doctrines imposés par un tiers ou une institution : ceci conduisant à une délégation générale et permanente à un modèle imposé.

4. Adhésion et allégeance inconditionnelle, affective, comportementale, intellectuelle, morale et sociale à une personne ou à un groupe ou à une institution, ceci conduisant à :

  • une loyauté exigeante et complète,
  • une obéissance absolue,
  • une crainte et une acceptation des sanctions,
  • une impossibilité de croire possible de revenir à un mode devie antérieur, ou de choisir d'autres alternatives étant donné la certitude imposée que le nouveau mode de vie est le seul légitime.

5. Une mise à disposition complète, progressive et extensive de sa vie à une personne ou à une institution.

6. Une sensibilité accrue dans le temps, aux idées, aux concepts, aux prescriptions, aux injonctions et ordres, à un « corpus doctrinal », avec éventuellement une mise au service de ceux-ci dans une démarche prosélyte.

7. Dépossession des compétences d’une personne avec anesthésie affective, altération du jugement, perte des repères, des valeurs et du sens critique.

8. Altération de la liberté de choix.

9. Imperméabilité aux avis, attitudes, valeurs de l’environnement avec impossibilité de se remettre en cause et de promouvoir un changement.

10. Induction et réalisation d’actes gravement préjudiciables à la personne, actes qui antérieurement ne faisaient pas partie de la vie du sujet. Ces actes ne sont plus perçus comme dommageables ou contraires aux valeurs et aux modes de vie habituellement admis dans notre société.

4  - Les portes d’entrée…

  • Santé et bien-être
  • Jeunes (Enfants et adolescents).
  • Seniors.
  • Education.
  • Internet, réseaux sociaux.
  • Entreprises.
  • Formation professionnelle.
  • Système pénitentiaire (Prisons, etc…)
  • Humanitaire.( catastrophes naturelles, lieux de guerre)etc..Ancre
  • Laïcité, Droits de l’Homme et du Citoyen.
  • Spiritualité.
  • Finances. (Emprunts, micro-crédits etc.) (Détournement d’argent..)
  • Infiltrations des institutions ou des pouvoirs publics…

Laissez-vous un temps de réflexion. Conservez votre esprit critique !

5 - Que faire si ?

     Si un proche semble être capturé par un groupe ou une personne qui vous semble de caractère sectaire,

  • Restez à l'écoute. Gardez le contact
  • Se renseigner surtout, pour éviter de dire n'importe quoi d'irrémédiable.
  • Reconnaître qu'il est libre de son choix, poser des questions pour comprendre, montrer les contradictions sans les juger.
  • Apprendre à déceler le vocabulaire spécifique pour mieux maintenir le dialogue.
  • Lui témoigner que l'affection demeure intacte : se rappeler les souvenirs, ses centres d'intérêts vécus hors du groupe.
  • Donner des nouvelles sur la vie des proches ou les événements du monde afin qu'il garde un point d'ancrage avec le réel.
  • Prenez contact avec des personnes ayant des compétences dans ce domaine.

      Savoir que ce n'est pas tant la doctrine de l'organisation qui importe, mais la manière dont l'adepte l'a intériorisée.

     A éviter :

  • D'engager un débat sur le bien-fondé des croyances et pratiques de la secte ! Cela a été prévu dans le contenu doctrinal
  • De ridiculiser le comportement, les attitudes et les manières de vivre des membres de la secte. La dérision n'est pas de mise dans cette situation.
  • De comparer avec d'autres : le sentiment d'infériorité se trouve "prouvé" !
  • De remettre de l'argent ou d'en envoyer : il vaut mieux offrir un cadeau personnel, difficile à monnayer !

6 - Facile d’entrer…..Et la sortie ?

     Plusieurs possibilités :   

  • L’exclusion :
  • Il existe des groupes où les exclus sont très importants.
  • Pourquoi alors cette crainte de sortir, de tout quitter ?
  • La menace de l'exclusion, pire qu'une simple menace physique, demeure une pression psychologique très efficace.
  • "Ce n'est pas toi qui nous quittes, c'est nous qui te chassons" L'ancien adepte, devenu un exclu, se vit comme un renégat involontaire, la secte s'étant hâtée de l'excommunier !
  •  
  • La sortie volontaire :
  • L'adepte qui se réveille, parfois d'un long cauchemar, cherche à quitter cette pieuvre qui l'étouffe …
  • La peur, la honte et le sentiment d'infériorité l'empêchent de réclamer du secours à ceux qui l'aiment et qui l’attendent.. .  Il arrive, parfois, que perdu, désorienté, ruiné, malade, le « sortant » de secte ne trouve comme porte de sortie que le suicide.
  • Il se vit comme un traitre à une parole donnée ; la secte va tout tenter pour le récupérer en jouant sur la culpabilité et la menace : la pression est parfois si forte que l'adepte retourne auprès de la secte, soulagé, mais pour combien de temps ?
  • La relation d'aide

Les ex-adeptes retrouvent difficilement une vie "normale". Ils conservent un certain temps des automatismes de pensées et de comportements que l'entourage doit tenter d'accepter sans en cacher la perception.

Pendant leur période "d'ensectement", le cours de l'histoire s'est déroulé sans eux, il leur faudra se réinsérer dans une histoire qu'ils ne connaissent plus, il leur faudra aussi remplir ce vide, que ce soit dans les loisirs, les relations interpersonnelles, voire dans leur vie spirituelle...

Il leur faut dépasser leur culpabilité, injustifiée certes, pour se reconstruire et "positiver" une expérience, passage obligé et difficile qui réclame de l'énergie, de la volonté, à un moment où les ex-adeptes sont fatigués, déprimés...

L’ancien adepte est placé dans ce que la victimologie appelle un état de stress post-traumatique (SPT). Parfois le recours à la Justice peut être un moyen de faire reconnaitre ce statut de victime.

Certains anciens adeptes utilisent l’écriture ou la peinture pour extirper les souvenirs difficile à exprimer par l’oral

 Réussir à demander de l'aide, il faut sortir de cet isolement où la honte empêche toute guérison... Il est nécessaire de rencontrer soit des proches, soit des anciens adeptes, soit des aidants professionnels ou associatifs qui connaissent ce genre de problème particulier.

Depuis plusieurs années, l’association SOFI-ADFI 94 accompagne les familles confrontées à l’embrigadement d’un proche.

Ses bénévoles ont été formés à la compréhension du phénomène d’emprise mentale et continuent leur formation pour rester dans l’actualité des nouvelles formes de radicalisation sectaire.

Aucune famille, aucun ami n'est parfait mais la chaleur  de l'amitié et de l'amour familial  doit rester intacte et forte.

La famille et les amis constituent le seul havre de protection et de reconstruction, et aident  à redonner: le droit de penser en dehors du groupe sectaire, le pouvoir de dire : oui à la vie, non à la prison mentale.

 

SOFI-ADFI  94 vous renseigne, vous soutient dans tous ces cas :

téléphone, courriel, entretien, permanence,

accompagnement dans vos démarches etc.

 

Notre exposition, à la disposition des collectivités : ici